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ENTRE DEUX CARESSES

aucune solution dans l’esprit devant cette situation redoutable et ses dangers pressentis.

Il marchait depuis longtemps et la lune avait dépassé le méridien lorsque soudain il s’arrêta, pétrifié de joie. Il n’avait rien imaginé pour se sauver et la providence venait à lui.

Il avait entendu un lointain coup de sifflet. Il était près de la voie ferrée. Il marcha vite, écoutant mieux. Un roulement se percevait dans le silence. Un train remontait du sud vers le nord. Il eut son plan fait. Il lui fallait se glisser dans un wagon, mais pourrait-il ?

Le roulement se rapprochait. Ce devait être un train de marchandises. Pouvait-on se glisser sous une bâche ?

Et voilà que Mexme bute à la petite palissade qui borde la voie de chemin de fer. Il la franchit, va se placer près d’un buisson et attend. Le train vient. Il entend le sourd grondement qui se rapproche. Ah ! gagner Paris… La seule ville où il se sentira en sûreté. Certes, l’Espagne est plus proche. Mais quelle inquiétude y trouvera-t-il ? Et qu’y faire ?… Tandis que Paris…

Cette fois il voit les feux de la locomotive. Il se tend comme un arc. Quel problème terrible. Trouver, avec la seule lumière lunaire, le wagon où se placer, puis le prendre au passage… et cela sans être vu de quiconque, car il y a des chefs de train et des conducteurs qui doivent guetter… Le moment vint d’agir. Alors les termes de la dis-