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ENTRE DEUX CARESSES


CHAPITRE VI

AU BORD DE L’ENFER

Georges Mexme eut un moment le désir désespéré d’une défaillance de volonté. Il vit d’un trait sa prochaine arrestation et son retour à la Guyane. Pour éviter tout cela… il lui restait son revolver. Mais il connut qu’en son tréfonds quelque chose ne capitulait pas encore. Comme le froid l’empoignait il quitta froidement ses vêtements mouillés, les tordit vigoureusement pour les assécher, se revêtit et s’en alla vers l’intérieur des terres. Les deux basques devaient être noyés. Et d’ailleurs que pouvaient-ils désormais pour lui s’ils étaient vivants ? La forêt landaise l’accueillit. Il calcula la fable qu’il lui faudra conter à la première personne rencontrée. Mais nul être humain n’apparut. Réchauffé par la marche il retrouva son courage. Le temps s’écoula. Il fut nuit.

Il était tard lorsque Georges sentit la proximité des habitations. Un instinct subtil de bête traquée le renseignait avant ses sens même. Il glissa parmi les pins, cherchant sans raison, pour seulement aller tout de suite au-devant du danger, les lieux habités par des hommes. Soudain il fut devant un mur. Il le suivit, l’oreille tendue. Bientôt il longea une grille. Des voix s’entendaient. Il écouta.

— Oui, mon chéri. On l’a téléphoné. Ce doit être un assassin.