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ENTRE DEUX CARESSES

S’il en est ainsi, comme on n’a relevé aucune piste autre le forçat 54302 se sera égaré et aura succombé dans la forêt.

— Ils ne le connaissent pas, murmura Jeanne Mexme entre ses dents.

— Voici, reprit Blanc-Simplaud, un autre rapport. Il est plus récent et parvenu d’hier à Paris.

On croit avoir retrouvé trace du forçat Mexme (Matricule 54302). Au lieu de suivre le chemin d’abord exploré, il aurait tourné vers le Sud, et prenant la rivière Approuague pour le Maroni il aurait fabriqué un radeau qu’on a découvert brisé aux rapides du Kilomètre 127 (Postes des Chaumes).

Aucune nouvelle n’est arrivée de la Guyane Hollandaise, où, malgré le mauvais vouloir de l’Administration, nos agents des plantations Verheybeken sont informés de tous les passages d’évadés. On sait toutefois qu’un Français aurait été accueilli par Barnivelt, le planteur de la Hollando-Brazilian Cocoa Co, mais l’homme n’est ami que des réfractaires et notre enquête est restée vaine.

De l’avis général il semble impossible qu’un homme non habitué au climat — le 54302 était arrivé à la Guyane depuis quatre mois — et sans connaissances du terroir, ait pu seul parvenir jusqu’à la Guyane hollandaise et de là en un lieu abrité de nos recherches. Il a donc été admis que le forçat 54302 était mort en évasion.

. . . . . . . . . .

Jeanne fit un effort violent et dit :

— Merci.

— Porterez-vous un signe de deuil, Jeanne ?

— Moi…