chemises de votre maîtresse. Dites donc, est-ce que la police trouverait ma vie dangereuse pour l’ordre public ? M’avertissez-vous qu’on prépare la lettre de cachet ?
— Mais non, Jeanne. Mon Dieu, comme vous êtes exaltée ! Voyons, je suis disposé, si cela vous agrée, à vous faire assurer une petite pension sur les fonds secrets. Pour que vous meniez une vie plus correcte, plus digne…
Jeanne regarda le député avec colère et mépris.
— Mon cher ami, la dignité, sachez-le bien, et retenez bien mon mot, je… m’en « fous ».
— Jeanne, voyons…
— S’il vous plaît, Blanc-Simplaud, le verbe a de la noblesse et de la majesté. J’ai vécu à Fiume, sur la côte Adrienne, dites, et j’y vis évoluer les bataillons du Fascio Italien…
— Je ne vois pas ce que le Fascio…
— Vous ne voyez pas… Vous ne voyez pas… Et bien vous allez voir, la devise du Facisme c’est « Me ne frego ».
— Ma foi…
— Ah ! ah ! Blanc-Simplaud, vous voulez me donner des leçons de savoir-vivre et vous ne connaissez pas la devise de Mussolini… Eh bien « Me ne frego » cela veut dire « je m’en fous »…
— Jeanne, je ne vous ai jamais vue telle.
— Me ne frego !
— Calmez-vous enfin. J’ai quelque chose de grave à vous dire.