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ENTRE DEUX CARESSES

des ennemis ou des indifférents. Il gagna donc Appenly Street, où se trouve le consulat de France. Les deux hommes marchaient sur ses talons. La maison dépassée, il n’y eut plus qu’un suiveur. L’autre était monté le dénoncer…

Mexme avait adopté des idées très nettes en matière de « self-defense ». Il connaissait toutes les rues de la ville. Prenant la 27e, il parut se hâter, puis, lorsqu’il eut dépassé de cinq pas un porche profond qu’il connaissait, se retourna, sauta sur son suivant, et, d’un formidable coup de poing l’étendit évanoui. Il le poussa alors dans le coin sombre. L’autre n’avait pas dit un mot, la rue était déserte.

Seul, maintenant, Mexme s’en alla d’un pas prompt. Il quittait la 27e rue pour entrer dans Main Street lorsqu’il vit apparaître au coin d’Appenly le second Français qui courait après son compagnon. Il pensa : Trop tard !

Derrière le poursuivant, deux autres personnages arrivaient. Tout ce qu’il faut pour remettre le forçat Georges Mexme entre les mains de la police d’Amérique.

Mais vite noyé dans la vie encore fiévreuse de Main Street, l’ancien banquier échappait pour cette fois.

Il gagna sa demeure d’un pas rapide. Demain les journaux seraient pleins de lui. Il fallait fuir. Un hasard pouvait, à Los Angeles, le mettre tout de suite entre les mains des policemen. La police de l’Ouest est vénale, mais fine. Sa fortune était