Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
197
ENTRE DEUX CARESSES

dans sa vie. Il vit Ixtlan dans l’Oaxaca, puis Colima, San Luis Potosi et Durango. Partout il faisait salle comble. Mais ayant mis à terre un dangereux bandit mexicain, qui avait juré ensuite de l’assassiner, il prit le parti, ayant amassé quelque pécune, de quitter ce métier en somme fâcheux. Il vint à Mexico et s’installa libraire.

Il avait engagé sa fortune : dix mille pesos, et pensait la décupler, quand le malheur voulut que ne figurât point en sa boutique le fameux traité des Impôts de l’ancien président de la République Jeronimo Anjuez. Les fidèles d’Anjuez le tinrent dès lors pour un dangereux ennemi de la société. Un soir il fut assailli par cinq hommes et obligé de se défendre à coups de revolver. Il ne tua personne, reçut seulement un inoffensif coup de coutelas, mais le lendemain fut prévenu d’assassinat. Sa victime était un certain Pablo Nopalito. Les accusateurs de Mexme, pour être certains que le Français ne fût point acquitté ni relâché, avaient mis eux-mêmes à mort le dit Nopalito.

L’idée d’être condamné innocemment à Paris et à Mexico parut à Georges une disgrâce vraiment excessive. Il combina de se faire agréger à une troupe de soldats inculpés de décorations données par Jeronimo Anjuez, précisément, et pour lesquels on parlait beaucoup d’amnistie.

De fait ils furent amnistiés d’avoir été décorés, et Mexme sortit avec eux. Il partit aussitôt pour Colima avec les cinq cents pesos qui lui restaient, et là, s’embarqua pour la côte californienne sous