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ENTRE DEUX CARESSES

— Cochon, salaud !… Tu le savais et ne disais rien.

— Quoi ? dit Mexme étonné.

— C’est de l’or tout ça — il désigne autour de lui. Cette pépite pèse plus de dix kilos.

Mexme fait un signe de découragement.

— Qu’y faire ? Tu ne peux pas l’emporter ?

L’autre le regarde, puis violemment :

— Ah ! Monsieur a été dans la finance ! Monsieur s’y connaît. Il veut revenir ici tout seul gagner des millions avec ce que « moi » j’ai découvert.

Il s’étrangle à crier. Mexme répond doucement :

— Rien à faire ici ni aujourd’hui ni demain ! Je donnerais tous ces millions-là pour trois boîtes de corned-beef.

— Voleur ! tu crois que je me laisserai faire ?

Mexme, qui s’était assis sur une pierre, se lève la bouche amère :

— Calme-toi, mon vieux !

— Non… Non… Toute cette fortune-là, je la veux pour moi. Je la veux, tu entends. Et ce sera pour un seul de nous. Dans cinq minutes il ne restera qu’un vivant.

Il se jette sur Mexme, qui, plus robuste, le repousse. Alors, comme le sabre d’abatis est planté dans le sol là-bas pour désigner l’endroit le moins épais des buissons qui entourent le placer inconnu, il se rue vers l’arme. Elle lui permettra de vaincre son compagnon.

Mexme recule. Il ne veut pas tuer celui-là avec