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ENTRE DEUX CARESSES

ses débris. La terre est à deux pas. Mexme empoigne une branche, tire et saute sur un sol à demi liquide. Il s’en dégage et appelle son compagnon. Au même instant, très loin, deux coups de fusil sonnent nettement.

Qui a tiré et contre qui ? On ne sait. Les deux hommes détruisent rapidement les liens qui font le radeau. Ils reprennent les cordes et jettent à l’eau lianes et rondins. Puis aussitôt ils s’enfoncent dans la forêt hollandaise, toute semblable à l’autre.

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Deux jours après ils trouvent une sorte de croissant rocheux. Les arbres envahissants de la forêt ont bien donné l’assaut à ce lieu désertique, mais en vain. Les buissons qui entourent ce lieu, comme pour témoigner de leur lutte, sont d’une épaisseur effrayante. Les deux hommes pourtant gagnent ce sol d’un gris jauni.

Le soleil fait briller le sable. Mexme le regarde de près. Il y a de l’or ici, certes. L’ancien banquier ne dit rien et s’assied. Il peut y avoir sous lui des millions, mais qui le sait, hors lui, et peut-être qui le saura jamais ? D’ailleurs les mouches mortelles pullulent ici, les serpents dont la morsure ne pardonne pas, et les moustiques porteurs de fièvres désespérées, enfin, tout ce que le monde possède d’instruments vivants à faire mourir. Soudain le compagnon de Mexme vient à lui en courant, avec un énorme pavé.