Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
173
ENTRE DEUX CARESSES

tement autour de ses mollets, puis attacha le tout avec les cordes dont il fit passer l’une sous la cambrure de son sabot. Ainsi guêtré, il équilibra le sac sur son dos, des cordelles faisant bretelles. Il y avait là aussi un énorme gourdin courbé. Il le prit et retourna aussitôt vers la sente. Alors il se mit à courir.

Il fit trois cents pas et s’arrêta. Un sifflement lui vint du côté droit. Devant lui le sentier se fondait dans la compacité du sous-bois.

Un homme apparut qui lui ressemblait comme un frère, tout au moins de costume et d’ajustement. Un homme toutefois plus jeune et plus faible mais dont la face volontaire était aussi tendue d’énergie.

Ils se serrèrent la main.

— Tu as tout.

— J’ai.

Le nouveau venu tendait un sabre d’abatis, puis il dit :

— Prends un peu de mon sac.

Mexme approuva.

— Charge-moi !

Quand l’ancien banquier eut mis sur son dos tout ce que voulut l’autre, ils se regardèrent.

— Allons-y !

Et les deux évadés s’enfoncèrent dans la monstrueuse masse végétale, d’aspect impénétrable, qui s’étendait devant eux. Mexme le premier, faisait le chemin avec son sabre.

Ils ne disaient plus un mot. L’œil agile et