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ENTRE DEUX CARESSES

lutte était désormais entre le Gouvernement français qui voulait que les Pétroles restassent en des mains françaises et le groupe Engelbrechts, affilié à Pearson, qui rachetait les actions depuis l’arrestation de Mexme et pensait mettre les Pétroles du Narbonnais aux mains d’un Syndicat hollando-britannique. Trois départements français achetés ainsi par une puissance étrangère, comme veau en foire, la chose semblait énorme. Blanc-Simplaud mit en accusation le Ministère qui incarcérait Mexme pour livrer la France à l’étranger. Boutrol démissionna ; mais Dormitel, le député de la Basse-Dordogne, vint défendre Engelbrechts — qui lui versait six mille francs par mois — et sa péroraison fut applaudie par toute la Chambre, lorsqu’il demanda si Blanc-Simplaud votait aussi une dotation nationale pour les maris qui tuent et dépècent leur femme…

Le lendemain le Président du Conseil fit venir Blanc-Simplaud et lui dit :

— Mon vieux, il est entendu que Mexme est innocent. L’Anglais a voulu le fusiller, mais mon type, qui a du nerf, lui a retourné la main au bon moment. L’autre, qui d’ailleurs était saoul, s’est tiré, par conséquent, une balle dans la tête. Les Pétroles sont une affaire de premier ordre, c’est encore entendu ! Si je pouvais faire voter les crédits je les soutiendrais d’un milliard et déposerais une loi pour expulser la bande qui s’est abattue dessus. La femme de Mexme est cachée en une