Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
ENTRE DEUX CARESSES

et allié, que prendre grand soin de rendre en l’espèce une exacte justice.

Or, les dires de Mexme furent immédiatement jugés absurdes. Qu’est-ce qui le prenait de conter une histoire de femme poursuivie et cravachée dont nul n’avait rien vu ? Il fut impossible, non seulement de mettre la main sur cette femme mystérieuse, mais encore d’avoir aucune idée réelle de son existence. L’Ambassade, qui possédait certainement la clef du drame, se tut et même fit une démarche officielle auprès du Ministre des Relations Extérieures, pour que le Gouvernement prit position contre l’accusé.

On tenait en haut lieu le malheureux Mexme pour innocent, et les rapports de police avaient parfaitement précisé la redoutable habitude du diplomate, qui buvait outre mesure et ensuite se livrait à des sévices contre les femmes du quartier, fussent-elles parfaitement estimables. Mais la politique est un tyran plus dur que Néron. On ne fit rien pour l’accusé, sans vouloir toutefois l’accabler…

Une semaine passa, puis une irrésistible poussée de financiers fit bloc contre les Pétroles Narbonnais. Séphardi lutta, mais avec sa souplesse de race, il sacrifia son collaborateur.

Les Pétroles s’effondrèrent.

Bientôt les baissiers vainqueurs comprirent qu’il fallait tuer l’homme après avoir coulé son affaire. Une énorme campagne de presse commença contre la banque Georges Mexme et Cie.