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ENTRE DEUX CARESSES

Le banquier s’est précipité pour empoigner ce furieux à bras le corps. Il entend des injures en anglais et tente de basculer le grand corps osseux qui résiste.

Mais comme l’Anglais plie sous sa forte prise, il sent une arme à feu, un revolver, que l’autre est parvenu à tirer de sa poche et à lever. Une seconde tragique passe. Mexme se dérobe, l’autre tire, la balle passe. Il faut immobiliser cette main armée… Un second coup éclate aux oreilles du banquier qui parvient à prendre le poignet de cet ennemi et le retourne.

Mais, sous cet effort, le revolver revient vers la face de l’Anglais qui s’obstine, quasi inconsciemment sans doute, à peser sur la gâchette. Une balle, et une, et une… L’homme à la cravache s’est suicidé…

Du sang rejaillit sur les mains de Mexme qui n’a plus soudain entre les bras qu’une chiffe lourde…

Ils tombent tous deux, tant l’événement a été inattendu.

Mexme entend confusément des cris. Il se relève avec peine car il s’est fait mal dans sa chute. Des agents cyclistes l’entourent. On saute sur lui et sur l’autre qui gît inanimé. On le maintient comme s’il voulait fuir. Avec une lampe, quelqu’un regarde l’inconnu étendu sur le sol. Et Mexme entend des mots vagues qui étonnent :

— C’est le premier secrétaire — je le reconnais — de l’ambassade à côté.