Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
155
ENTRE DEUX CARESSES

d’une avenue redoutable et sinistre à cette heure, est d’un provincial ou d’un sot.

Soudain Mexme entend derrière lui un frôlement léger qui arrive comme une pierre lancée. Maître de lui il attend encore et enfin, d’un bloc, se retourne. Il reçoit sur ses deux poings un mince gaillard en savates, armé d’un mouchoir tenu des deux mains écartées. On voulait lui faire le coup du père François…

Mais, pour réussir ce jeu, qui consiste à empoigner un homme par la gorge et à tirer en se retournant de sorte qu’il vous vienne sur le dos, étranglé plus qu’à moitié et se débattant en vain sans pouvoir crier, il ne suffit pas d’être preste, il faut que la victime apporte l’inattention qui est une sorte de consentement.

Mexme ne consent pas. Il s’est baissé pour éviter la prise du mouchoir puis, d’une poigne ferme, il prend le rôdeur et l’écarte de la main droite tandis que la gauche frappe.

On entend un « ploc », c’est le corps de l’agresseur, vaincu en un tournemain, et qui tombe à terre lourdement. Le coup de Mexme a atteint le temporal.

Et le banquier qui s’attend à une attaque de l’autre bandit fait face à ce second danger.

Ces voleurs nocturnes ne sont pas des parangons de courage. Le second amateur s’enfuit déjà de toutes ses ardeurs. Sa spécialité est de dépouiller l’homme tenu par son compère. C’est un labeur de tout repos. Aussi, l’aventure tournant