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ENTRE DEUX CARESSES

le Ministère de l’intérieur, enfin des amitiés puissantes et averties à temps soutinrent le choc.

Les cours fléchirent sans s’effondrer. En clôture on cotait avec une baisse de quarante points. Les conjurés escomptaient cinq cents points au minimum, et peut-être mille.

Il y avait une terrible saignée faite au groupe adverse. Si l’on tenait encore trois séances comme cela — et on tiendrait — les gens qui avaient monté cette machine de guerre contre les Pétroles s’en mordraient les doigts. On verrait des faillites et des poursuites…

Mexme rayonnait. À sept heures et demie il reçut la visite de Brinquet, le ministre des Finances, surnommé dans la politique « La Grande Bringue », parce qu’il était tout petit et rond comme un pot à tabac. Il vint voir le banquier et l’assurer de sa sympathie. La veille il eût hésité à faire cette démarche. Mais, devant la victoire, il marchait au canon…

À neuf heures moins le quart, Mexme, qui n’avait pas dormi depuis deux jours, la tête lourde, mais du bonheur plein l’esprit, monta là où il devait trouver les « ordres » de Jeanne. Il avait, en toute sincérité, envie de se jeter à ses pieds et de lui demander pardon. Il était si heureux…

Et il se souvenait qu’elle avait, elle-même, prononcé le mot de « pardon ».

Il s’approcha. Il tenait prêtes, au bord des