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ENTRE DEUX CARESSES

défaite ou d’une victoire. L’une ou l’autre naquit sans raison apparente, comme une idée à l’esprit. Et pourtant certains l’avaient prévue, et non point par hasard, car ils en sauront prédire d’autres. Cela se passe donc dans les contrées les plus secrètes de l’esprit humain. Et l’on comprend pourquoi la plupart des gens de finance sont superstitieux. Ce n’est aucunement par sottise et incapacité de raisonner les choses du réel, comme font des millions de sots. C’est par respect pour tout ce qui se tient dans les ténèbres de l’infra-conscience et qui pourtant existe, sans qu’on puisse jamais exactement le définir.

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Mexme n’était pas superstitieux. Cela, qui l’équilibrait mieux sans doute, comme homme, pouvait être une tare à la Bourse. Mais c’était un financier intelligent, raisonneur, apte au calcul et à la méthode. Il fut victorieux.

La journée se montra agitée et chaude. Comme l’avait bien prévu Bigoinot, qui était dans le secret des dieux, les Pétroles Narbonnais furent offerts à découvert dès le début de la séance. Une foule de bruits extraordinaires circulaient partout et la panique se fût certes organisée si Mexme n’avait pas prévu sensiblement toutes les causes de défaite. Les rachats égaux à l’offre, la poursuite des menus personnages qui collaboraient à la création d’une panique artificielle, de sages mesures prises par la Préfecture de Police et par