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ENTRE DEUX CARESSES

de cette femme dangereuse, un Américain nommé Seelond Guldent, se trouvait au tombeau, à son tour, huit mois après. Il abusait, pour complaire à sa charmante, mais un peu incandescente épouse, des plus redoutables aphrodisiaques : noix vomique et cantharide. Après cet obituaire, Orlandette passait aux mains d’Alcide Boileau, des Aciers Français, qui la faisait entrer au théâtre et la constituait étoile pour un forfait de quatre millions versés au groupe Hurlub, roi de la publicité. Alors Boutrol s’en emparait en lui promettant le mariage. Orlandette voulait être enfin dite Madame la Duchesse. Car Boutrol, qui était noble, sans titre d’ailleurs, timbrait maintenant ses papiers à lettres, ses voitures et tous objets propices, d’une couronne de duc et pair à huit fleurons d’ache.

Séphardi prenait Robert de Boutrol pour un sot, et Mexme l’estimait comme un imbécile. Cette nuance précisait bien leurs attitudes respectives, mais il fallait l’acheter… et le ménager.

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Georges Mexme écoutait toujours, dans sa muette cabine téléphonique. Enfin la voix du publiciste s’entendit. Il parlait du sénateur Magma, le protecteur des pétroliers, qui allait devenir un fâcheux ennemi des Pétroles Narbonnais. De là, il sauta à un éloge de Fanny Bloch, la femme de lettres, dont le dernier roman l’« Hyperjoie » avait un succès fou.