— Ah, oui ! Vous défendez toujours Séphardi. Chez vous c’est un besoin !
Elle le regarda avec mépris. Il devint écarlate. Soudain, sans qu’il sût par quelles routes, la jalousie commença de sourdre en lui comme un flot.
— Certes je sais, par Séphardi, bien des choses que j’ignorerais sans lui.
— Je me demande ce que Séphardi peut bien vous dire sur mes propres affaires ?
Elle haussa les épaules.
— Georges, vous êtes ridicule. Les Pétroles Narbonnais, vous le savez, sont assez compliqués pour que deux personnes en parlent sans redites.
« Séphardi…
— Oui ! Je sais, vous êtes son amie intime…
Jeanne eut un sursaut. Elle regarda son mari avec des yeux fixes et froids. Deux plis méprisants distendaient les commissures de ses lèvres.
— Comment dites-vous cela ?
Georges tentait de se maîtriser. Tant d’émotions subies depuis deux jours avaient mis à l’épreuve sa volonté. Il avait peu d’imagination à l’accoutumée, mais il fut soudain saisi par l’idée de Jeanne offerte à Séphardi. Cela naquit aigument dans son esprit et il eut la même impression de colère irrésistible que s’il eût vu la scène matériellement.
Le sang afflua à son cerveau, une volonté secrète le poussait à dire des paroles inexpiables.