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ENTRE DEUX CARESSES

— Enfin, ma chère amie, tu comprends que…

— Mais je ne comprends rien du tout, expliquez-vous.

— Eh bien, il est possible que le sort de notre maison et de notre avenir se décide aujourd’hui… Si on arrive à…

— Mon Dieu, mon pauvre ami, que vous êtes donc embarrassé. Enfin qu’y a-t-il ?

— J’ai appris, en écoutant une conversation étrangère…

— De qui ?

— Bigoinot et Barleigne… J’ai appris qu’une immense préparation avait été faite pour créer aujourd’hui une baisse énorme sur les Narbonnais. Une baisse telle qu’on jette la peur dans toutes les âmes de porteurs et que les jours suivant il y ait une offre à effondrer les cours tout à fait.

— Mais enfin, dites-moi en quoi je vous sers par ma présence ?

— Jeanne, tu comprends bien que si nous sautons je ne veux pas te laisser l’apprendre à Nice par des indifférents. Nous sommes époux. Nous allons partager les affres de cette journée, et espérer, car j’ai pris des précautions minutieuses et j’espère être vainqueur.

— Et Séphardi ?

— Il était hier dans la Narbonnaise.

— Vous l’avez averti ?

Il hésita de répondre, puis se décida :