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ENTRE DEUX CARESSES

C’était un espoir. En satisfaisant cet homme elle parviendrait peut-être à l’éloigner.

— Dis, tu vas t’en aller après, dis… ! Il y a un agent de la sûreté qui habite au-dessus. Je te dis cela parce que je t’aime, je ne voudrais pas…

Elle tremblait, mais son courage était grand tout de même. Se sentir avec un homme comme cela, qui porte un portefeuille bourré de billets de banque. Il a peut-être assassiné quelqu’un… Il vient d’assassiner… Il doit avoir du sang sur lui…

Elle se retint de crier avec une grande énergie. Elle pensait :

— Si j’appelle il va me tuer…

Mexme lisait sur la face tragique et désespérée cette lutte entre la crainte et l’espoir. Défaite et anxieuse, pourtant décidée à tenir devant cet homme, elle restait droite, et elle tendait l’oreille par instants vers l’escalier. Qui sait si la police ne montait pas déjà ?…

Il leva la main pour lui caresser paternellement le front, avec des mots qu’il ne savait comment prononcer pour les rendre doux. Son impuissance le frappait au fond de terreur. Au moment où elle sentait la main de Mexme lui effleurer la face son joli visage se convulsa, elle se crut prise, écrasée, morte.

— Ah… Ah…

Les mots tremblaient dans sa gorge et elle faisait des efforts surhumains pour tenir debout.

Il tenta de dire quelque chose :