Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
130
ENTRE DEUX CARESSES

— Tu sais, je sais bien ce que c’est que d’être pauvre. Faut pas avoir honte.

Il se mit à rire follement.

— Petite, combien veux-tu ?

— Oh ! si tu en as, ne te moque pas. Et puis n’en parlons plus. Je vois bien que cela te déplaît.

— Mais non, bécasse, dit-il avec bonne humeur, Tiens, dis-moi ce dont tu as besoin. Tu n’es pas riche ?

— Ah, non, bien sûr ! Mais je t’aime tout de même.

— Bon !… Bon !…

Il tira son portefeuille.

— Faisons un devis de ce qu’il te faut :

« Des bas ?

— Tu sais je les ai chez un petit marchand à côté. C’est dix francs.

— Ils ne doivent pas durer longtemps.

— Non ! mais que veux-tu ?

— Ça va ! mettons dix paires. Cela fait cent francs.

— Tes chapeaux ?

— Je les fais moi-même.

— Tu ne feras pas celui-là. Mettons à cent francs. Je t’en donne deux, tiens ! Et pour un petit costume. Cela vaut bien six cents francs. Mettons sept cents. Nous sommes à mille…

» Il faut te parfumer voyons. Tiens mettons encore cent francs. Du linge : trois cents. Chaussures cent. Quoi encore ?

— T’es bête, mon chéri…