Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
ENTRE DEUX CARESSES

magasin, le comptable d’un homme de Bourse, au lieu d’être le puissant financier Georges Mexme. Et de s’imaginer qu’il avait si peu de soucis, il s’en sentit réellement allégé.

Mais l’idée qu’on le tint pour un fameux brigand de la vaste jungle Parisienne le fit rire surtout. Il était assis sur un fauteuil et regardait sa petite compagne se dégrafer lentement. Car elle craignait de détériorer des vêtures fragiles et dont le remplacement n’allait pas sans comporter des difficultés égales à celles — en leur genre — dont Mexme devrait se faire maître le lendemain. La pièce était éclairée par une lampe à incandescence suspendue au plafond. On voyait le lit avec son édredon bleu. Un lit 1848, comme le nom de la douce Aglaé. La table, au milieu de la chambre, portait quelques bibelots féminins. La cheminée se nantissait d’une pendule muette, de deux candélabres désassortis, et de trois cadres où figuraient, en photos animées des meilleures intentions, un sous-officier de zouaves, une jeune femme enceinte et un groupe de fillettes armées de bicornes en journaux, souvenir de quelque Sainte Catherine fêtée chez un photographe banlieusard. Voyant rire cet homme qu’elle admirait, Aglaé demanda :

— Qu’est-ce qui te fait rire, mon chéri ?

Il répondit :

— Des souvenirs qui me viennent.

— Tu ris de moi. Tiens je suis certaine que j’ai un trou à mon bas.