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ENTRE DEUX CARESSES


CHAPITRE V.

LE PRÉSAGE

Georges Mexme, après la longue marche, se découvrit très calme sitôt franchie la porte de son cabinet. Il venait d’envisager tous les problèmes posés par le danger qu’il allait courir. Jamais n’était venue à son esprit l’idée que Séphardi lui voulut le moindre mal. Il discutait couramment avec son associé, mais cela ressortissait à son instinct commercial, non à quelque secrète méfiance. Quant à imaginer un vaste traquenard comme celui dont il venait d’avoir la révélation, l’idée lui en était certes venue, au début, lors du lancement des Pétroles, mais, depuis le succès des premières souscriptions, il jugeait cela impossible. Le danger menaçait uniquement, à ses yeux, qui tenterait un tel coup. Seulement autre chose est d’imaginer une réalité hostile, lorsqu’on est un homme d’action, c’est-à-dire porté à l’optimisme, autre chose de voir le gouffre ouvert devant ses pas. Mexme passait en revue tous les moyens de défense dont il disposait. Ils étaient nombreux et puissants. En sus ce n’était pas un apprenti qui les mettrait en œuvre… Toutefois, il sentait un vide dans ses espoirs : Quels ordres Séphardi avait-il donnés lui-même pour les jours suivants ? Il séjournait dans la Narbonnaise. Fallait-il le ramener par une dépêche ? Mais, s’il était hostile