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ENTRE DEUX CARESSES

avaient fait secrètement effectuer des sondages près de la côte Méditerranéenne. On avait enfin trouvé une nappe de pétrole, jusque-là inconnue, et qui partait des Pyrénées pour se perdre, soit en remontant vers le Nord, aux environs des houillères du Gard, soit vers l’Estérel, en pleines Alpes Maritimes.

Les deux financiers, associés dès la découverte confirmée, ne s’en étaient pas moins considérés comme adversaires. Ils avaient acheté séparément, par personnes interposées, d’immenses terrains autour du centre où les nappes d’huiles venaient le plus près du sol. Maintenant ils possédaient près de quinze mille hectares de terres, non pas d’un seul tenant, car de nombreux lots n’avaient pu être acquis ; mais dans de telles conditions qu’il faudrait bien voir un jour les propriétaires récalcitrants passer sous leurs fourches, lorsque près de deux départements français seraient transformés en une immense usine, hors laquelle rien ne vivrait.

Les Pétroles Narbonnais devaient se constituer maintenant en société anonyme. Mexme avait englouti en achats de terrains toute sa fortune et presque tous les capitaux étrangers dont il disposait, grâce à sa banque, soit vingt-cinq millions.

Son destin tenait donc désormais aux fameux Pétroles. L’affaire devait d’ailleurs, selon la pensée de Séphardi, valoir trois milliards avant dix ans.