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ENTRE DEUX CARESSES

femmes en chemise, maris affolés cabriolant au long d’échelles fâcheuses, amants en caleçons et baisers suivis de pâmoisons bien imitées. Il y avait même une femme nue qui ne parvenait jamais à se vêtir. Toujours, au moment où elle allait mettre une chemise, quelque contingence cocasse et baroque la forçait à fuir, ou à se cacher, toujours nue, obstinément nue malgré la proximité des garde-robes les plus garnies.

Ce supplice, peut-on dire, de Tantale, conquit un vrai succès. D’autant que tous les personnages de la pièce profitaient de cette nudité avec le sans-gêne le plus parfait, et lui réservaient les hommages les plus extravagants.

Georges Mexme sortit du Parnasse fort diverti. Devant son auto on lui toucha l’épaule.

— Bonsoir, marchand d’or !

Il se retourna.

— Bonsoir, ma chère Sophie ! Comment, vous, une femme de mœurs pures, vous venez à « Manier le Persil » ?

Il disait cela parce que Sophie de Livromes passait pour être non conformiste en amour.

— Mais oui ! Vous me faites une bien mauvaise renommée en me traitant de femme à mœurs pures.

— Je croyais…

— Il faut faire comme ce Saint Thomas qui voulait toucher du doigt. Où irions-nous, seigneur, si on devait croire tout ce qui se dit ?