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ENTRE DEUX CARESSES

Séphardi et le Ministre du Commerce Georges Mexme.

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Désormais on ne nomma plus à Nice Jeanne Mexme que « Madame la Ministresse ». Elle en rit de bon cœur. Toutefois cela ne lui disait rien de bon. Greffer, si c’était vrai, une entreprise politique de cette envergure sur une affaire de Bourse déjà accablante devenait chimérique et attentatoire à toute raison. Mais si l’idée n’en était venu à personne, pourquoi ne pas faire disparaître cette campagne imbécile qui pouvait amener, par le revirement de l’opinion publique, un krach monstrueux.

De fait les cours de Bourse des actions Pétrolières du Narbonnais ne gardèrent plus la belle allure d’antan. Cela stagnait sur place. On faisait de petits sauts de vingt-cinq francs, puis on revenait à la cotation précédente. À dire vrai quatre cents millions de titres avaient été placés dans le public.

Séphardi reparut à Paris. Il avait traité avec l’Espagne et mis une équipe de prospecteurs sur le versant sud des Pyrénées. Il espérait retrouver les nappes de pétroles en terre espagnole et créer là-bas, en Catalogne, une entreprise parallèle à celle du Narbonnais, mais dont il serait seul maître. Cela froissa beaucoup Mexme. Il crut sentir, dans l’opération de Séphardi, une sorte d’assurance contre l’écroulement de l’affaire française.