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ENTRE DEUX CARESSES

alors en Espagne. Il avait dit : Je veux que l’Espagne me paye une dîme sur tout le pétrole qu’on y consommera.

Quand on parla d’édifier une immense usine à Nice, bien que jamais tel projet n’eut été jusque-là envisagé, Mexme, interviewé, fit cette réponse stupéfiante :

— De Vintimille à Port de Bouc j’achète la Méditerranée. Je crée un Empire du Pétrole…

Mais le lendemain même, il se constitua un syndicat de défense des intérêts menacés par la folie ambitieuse du « Tamerlan des Naphtes » comme le désigna un grand journal.

On opposa le vin au Pétrole, car le vin est aussi une fortune méditerranéenne. Des groupes de banquiers, de gros propriétaires, de politiciens se réunirent, pour, comme on dit, prendre des mesures… La lutte s’engagea, lors des élections municipales dans le Midi, où partout il y eut une liste de pétroliers et une d’anti-pétroliers. La victoire resta au Pétrole. Cette formidable machine acquérait une sorte de pouvoir magnétique. Il semblait que rien ne put l’atteindre. Dès lors, la lutte fut ouverte entre Mexme et de gigantesques groupements de gens que sa fureur impériale affolait. Alors, le bruit se répandit que Jacques Capet, le Président de la République, était vendu à Séphardi et préparait un coup d’État. On fit circuler la liste des membres du futur Gouvernement institué sous la dictature de Jacques Capet. Le Président du Conseil était