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ENTRE DEUX CARESSES

— Mon cher ami, je vais partir à Nice pour une quinzaine ou un mois.

Il la regarda avec stupeur. Puis il devina que cela voulait dire : Ou bien je serai informée de ce qui se fait ici et traitée en égale, ou bien je te laisse te débrouiller avec tes affaires de finance et pars mener la vie qui me plaira.

L’orgueil se tendit dans l’âme de Mexme. Il dit avec une froideur savante :

— Pars, ma chérie ! Il me navrerait de te voir acquérir la fièvre énervante de mes bureaux, où tout le monde grogne sans cesse !

Elle haussa les épaules. En fait de fièvre, c’était un problème de salaires qui encolérait les employés de la banque. Elle savait fort bien aussi que Georges souffrait beaucoup au fond de ses absences. Il se livrait alors, pour oublier, à de crapuleuses débauches. Il feignait maintenant l’indifférence !… Rien de mieux ! Bientôt il la rappellerait avec des paroles plaintives de mari jaloux et vaincu.

. . . . . . . . . .

Jeanne Mexme partit le lendemain pour la Riviera. Elle retrouverait là-bas un tas d’amis et de connaissances qu’éloignait la saison, particulièrement froide à Paris. Une campagne politique stupide et burlesque, mais qui touchait des milliers de sots, les chassait aussi. Des journaux, en effet, criaient sans répit à la révolution imminente.

Jeanne, à Nice, retrouva Fanny Bloch et