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ENTRE DEUX CARESSES

l’on voyait juste sa moue légère d’attention, le menton en galoche et le bombement du front.

Le téléphone tinta. Mexme fit signe d’arrêter et saisit l’écouteur. On lui apprit que Messieurs Séphardi et Robert de Boutrol venaient d’arriver.

Georges Mexme attendait ces deux hommes, l’un, redoutable financier, son ami ; l’autre, frère d’un des plus puissants politiciens du jour et administrateur de plusieurs journaux. Il donna ordre d’introduire les visiteurs dans son salon personnel, pièce discrète, luxueuse, et nantie de deux issues, où se débattaient les plus graves intérêts de la maison ; puis il sortit comme pour descendre.

Mais, à droite du bureau, dans le couloir, était un escalier étroit fermé par une porte invisible. Il ouvrit, monta d’un étage et s’inséra dans une cabine téléphonique à microphones. Coiffant le casque, il écouta alors, dans le silence absolu d’un lieu si bien placé que tous les bruits du dehors y restaient inconnus.

Mexme se trouvait ainsi en relation avec le salon ou Séphardi et Robert de Boutrol venaient d’être introduits. Il voulait savoir ce que disaient ses deux visiteurs avant qu’il les vint trouver. Telle était son habitude.

On parlait là-bas de la fameuse affaire des Pétroles Narbonnais, qui justifiait précisément la réunion des trois hommes d’affaires. C’était une entreprise géante, enfantée par Mexme et Séphardi. Sur des confidences d’ingénieurs ils