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sonne, il constata bientôt, sans équivoque possible, que son triomphe était définitif…

Deux minutes plus tard, le lit si soigneusement fait tout à l’heure se trouvait maltraité et brutalisé, et Sirup pouvait vérifier cette vérité peu connue qu’on est mieux dessus que dessous…

Il y eut ensuite un petit quart d’heure consacré à des jeux divers, fioritures et haute école. Enfin, le bon Athanase se releva vainqueur…

— Comment te nommes-tu ? demanda-t-il pour ne pas laisser tomber la conversation.

— On m’appelle Margot ! répondit-elle avec confusion.

— Eh bien, Margot, je n’ai jamais éprouvé un amour aussi grand comme celui que tu m’inspires.

Elle rit. Les femmes supportent très bien les éloges et les compliments. Mais celle-ci était curieuse. Elle voulut savoir en sus comment son amant récent se trouvait là.

Il expliqua avec désinvolture qu’étant à causer dans le hall, il avait été désigné par quelque fou comme un criminel. Le premier mouvement l’avait porté à fuir. Il était monté ici et, croyant l’appartement inoccupé, avait cru bon de s’y introduire. La venue des locataires le précipitait sous le lit, dont il sortait à l’instant. Il voulut savoir à son tour comment, désormais qu’ils se trouvaient une paire d’amis, elle pouvait faciliter sa fuite. Et, pour l’encourager à bien y réfléchir, il la caressa avec une experte habileté. Elle ne sut point résister à tant de finesse et se mit à calculer des plans absurdes en grand nombre…

Il fallait pourtant trouver quelque chose de pratique. Si la femme de chambre manquait d’imagination, le bon Sirup en avait pour deux. Voyant que son départ sous l’habit d’homme apparaissait, à y bien songer, d’une prodigieuse difficulté, il demanda :

— Si je m’habillais en femme ?