Page:Renee-Dunan-Le-petit-passionne 1926.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 16 —

son front. Il a bien vu… Il y a deux personnes couchées devant lui…

Au même instant, la femme s’éveille. Ses bras s’agitent. Sa tête tourne. Elle a dû percevoir enfin Mary Racka qui remue quelques objets de métal, et elle crie :

— Au voleur ! !

Comme malgré lui, Sirup tend les deux mains vers la gorge qui appelle. Il l’empoigne, il serre. Mais il s’est trompé. La voix crie toujours. Sa maîtresse se sauve, la femme, que rien n’immobilise, saute alors du lit et se précipite sur un commutateur. La lumière jaillit. Sirup se voit en train de finir la mise à mort d’un individu qui râle déjà. Il est au sommet de l’épouvante. La guillotine l’attend… Mais, ô surprise, la volée, une femme non point vieille comme on l’avait dit, quadragénaire au plus, d’ailleurs bien conservée, regarde tranquillement et simplement la scène, sourit à Sirup, voleur et assassin, et, au lieu de courir chercher la police avec la justice, elle lui frappe sur l’épaule :

— Continuez !…

v

Nouvelles Amours


James-Athanase Sirup, promu assassin par les soins trop subtils de Marie Racka, se trouva prodigieusement ridicule lorsqu’il vit son acte sans nul doute criminel devenu, aux regards de la demi-victime, une sorte de cadeau de bienfaisance. Attendre la guillotine et recevoir un pourboire — ou quasi — c’est là une chose bien propre à déconcerter un homme de sang-froid, à plus forte raison un Sirup.

Le jeune homme lâcha donc la gorge du cadavre dont il se trouvait responsable devant les lois pénales. Ensuite, il