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L’aimable voleuse s’était déshabillée et, nue, circulait sans façons, au grand émerveillement de Sirup. Il l’admirait, le pistolet d’une main, une douzaine de balles dans l’autre.

Il pensait aussi : « Si ce n’est pas malheureux d’aller tuer des gens chez eux, quand on est deux, qu’on s’aime, qu’on sait se le prouver, et qu’il fait dehors un temps de chien ! »

Enfin, profitant de ce que son amie lui tournait le dos, il mit les balles du browning dans une poche et l’arme dans une autre, puis vint chatouiller Mary Racka.

Mais elle, furieuse, leva un grand surin.

— Tu en veux un petit coup dans la bedolle, pour te calmer ?

Il recula. Elle était pourtant belle, nue, avec ce corps étiré, jambes droites et longues, ces seins rigides et écartés, ce torse plein, porté sur un bassin large, et ces signes fascinants de la féminité !

Elle l’appela en chaussant des feutres et tendit des tiges fines de métal.

— Prends ces objets-là ! Bon. Mets-les dans une poche accessible. Ce couteau ! Tu sais comment le tenir ouvert sur soi et l’amener dans la main d’un geste ?

— Bien entendu, affirma Sirup héroïquement.

Alors, elle mit un maillot noir et, dessus, posa une robe d’un seul tenant fermée par devant.

— Tu comprends ! d’un coup de doigts, je laisse cette draperie tomber. Pour s’occuper, ça géne, tout ça.

Elle avait un petit sac noir sur la hanche, avec tout son outillage de voleuse de grande classe.

— On y est ?

— J’y suis, murmura Sirup d’une voix éteinte.

Ils sortirent tous deux, lui le cœur battant, elle froide, sans émotion, la face dure et cruelle.

Dehors, il bruinait. Ils s’avancèrent doucement, d’abord