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iv

Le crime



— Onze heures et demie ! Filons !

Mary Racka, d’un coup de reins, jeta presque Sirup hors du lit où les deux amants reposaient côte à ôdte. Il se mit debout. Elle rit :

— Tu as l’air d’un gosse après la fessée.

Sirup redressa l’échine, cambra la poitrine et dit gaillardement :

— Prends garde que je ne te donne cet air-là, authentiquement, toi !

Elle fit la pirouette en chantonnant :

— Plus tard, on verra ça… Pour l’instant, nous allons essayer d’autres jeux.

Elle fouilla dans un cabinet ancien, à cuivres ciselés et marqueteries charmantes.

— Tiens, voilà trois pistolets. Lequel prends-tu habituellement, pour assassiner ?

— Ma foi, répondit-il avec un air malin, c’est toujours celui-ci que je préfère.

Ce disant, il saisit le plus petit, qui, sans doute, devait être le moins dangereux…

— Bon ! charge-le !

Et elle lui donna une boîte de balles.

Sirup n’avait jamais manié le moindre browning. Il regardait le sien avec une curiosité béate, poussait ici et tirait là, tout en espérant découvrir le secret de cet ustensile, sans avoir — ce qui le compromettrait évidemment — à interroger Mary Racka. Elle errait dans la pièce, prenant des outils, une pince minuscule à charnière, des petits bibelots d’acier, et même un superbe coutelas.