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La Proie du Feu



Après un jour bien chaud, la nuit était bien fraîche.
Depuis longtemps, les bœufs avaient gagné la crèche.
Le pâtre, ayant mangé son pain et bu son lait
Dans sa hutte dormait près du chien qui hurlait,
Du reste le silence était profond. Les meules
Avaient, au fond des champs, l’air triste d’être seules ;
Les étoiles, d’un ciel sans lune, faisaient choir
Une vague lueur où tout ressrotait noir ;