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PRÉFACE

rait mieux autre part, et complété par les poésies de nature intime, venues depuis au hasard de la vie.

La prochaine édition des Pensées tristes sera faite dans ce sens, de manière à établir une différence bien marquée entre ce livre et les Drames du peuple, essai de poésie sociale que je prépare, sans me dissimuler tous les écueils d’une pareille tentative, et où les quelques pièces supprimées d’un autre côté, prendront naturellement place.

La publication présente n’a pas ces visées générales. Dans les Caprices, œuvre de jeunesse presque disparue, dans les Pensées tristes, manquant depuis longtemps en librairie, dans les vers que je n’ai pas encore publiés, j’ai glané, j’ai choisi ce qui me plaisait davantage, ce qui me tenait le plus au cœur ; et, en attendant les livres projetés, j’en ai fait une mince gerbe, un recueil le moins chargé possible, pour un petit nombre d’amis et de lecteurs. Si l’on y trouve quelque charme, s’il éveille quelque sympathie, j’aurai ma récompense, ne m’étant pas proposé d’autre but.

Paris, 1880. A. R.