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L’HIRONDELLE BLESSÉE

Il regarda la mer superbe, ce miroir
Où, pendant qu’il volait, le suivait un point noir.
Puis un tressaillement l’ébranla. Sa paupière
S’éteignit. Il tomba, raide et froid, sur la pierre.

C’était l’heure du flux ; lui, quand il veut, si fort,
Il vint tout doucement effleurer l’oiseau mort,
A plaisir l’entoura de son onde fidèle ;
Et bientôt, loin de l’œil des hommes, l’hirondelle
Roula dans l’Océan tumultueux et beau,
Qu’elle avait pour patrie et qu’elle eut pour tombeau.