ciences. pour en battre monnaie, l’écœurait
chez tels de ses contemporains trop habiles à mettre en pratique la maxime populaire :
" Fais ce que je dis, ne fais pas ce que je
fais " , à quoi l’on pourrait ajouter :
" Et, surtout, ne dis pas ce que je fais. "
A quoi bon le dire ! Personne, jamais, ne
tuera Tartuffe.
Républicain fervent, il se disait socialiste. Admirateur de Hugo, il l’était aussi de Jaurès, non seulement pour ses images romantiques, mais pour ses idées qui ne l’étaient pas moins. Parce qu’elles l’émouvaient, il les trouvait justes et bienfaisantes.
I. Ses quatre manières. — Littérairement, Jules Renard a eu quatre manières. Entre elles, cependant, pas de cloison étanche. Elles se compénètrent au point que la première est en communion intime avec la dernière, qu’il y a, dans la troisième, des survivances de la précédente et, dans celle-ci, non seulement des promesses, mais des réalisations de celle-là. Il écrivait, à la date de mai 1899 : " Nous sommes tout dans notre premier livre, et nous ne faisons plus tard qu’arracher nos défauts et cultiver nos qualités, quand nous le faisons. L’avenir ne peut être qu’un perfectionnement. On n’est plein que de promesses déjà tenues. Il ne faut pas compter sur des choses nouvelles. Il y a les conteurs et les écrivains. On conte ce qu’on veut, on n’écrit pas ce qu’on veut : on n’écrit que soi-même. " Il reste que, dans sa vie d’écrivain, on peut indiquer, comme points de repère de son évolution,