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XXX
PRÉFACE.


liberté d’égalité et de fraternité. il croyait en Dieu et en Jésus-Christ, en tant que " réformateur social ".

Il est possible que, jusqu’en l'année 1905 où il le lut pour préparer son discours Renard ait peu pratiqué Tillier. L'eût-il même connu à fond qu’il se serait gardé de le répéter. Toute sa vie, il tint par-dessus tout à n’être que lui-même. Eh ! bien, il y a, dans ses Mots d’écrit surtout y et dans tels autres passages de son œuvre, à propos de Dieu, du Christ et des pauvres, de frappants points de contact entre Tillier et lui, sans qu’il soit jamais tombé, à ce propos, dans une déclamation désuète et superflue. Qu’en conclure, sinon que le tempérament de Renard, originaire de Chitry, se rapprochait du tempérament de Tillier, originaire de Clamecy, et qu’un souffle, parti de l'humble capitale des vaux d’Yonne, avait atteint jusqu’aux bourgs les plus lointains de cette petite région ?

Sa famille, c’est son grand-père, c’est son père tels que j'ai dit qu’il nous les présente en les idéalisant, du moins son père qu’il avait très bien connu. Il " exigeait des autres une droiture absolue, n’admettant aucune faiblesse, offrant aux mensonges indispensables aussi peu de prise qu’un rocher à pic à des ongles d’enfant. Il allait a la Justice par le plus court, aussi par le plus étroit. Condamnant également le péché mignon et la faute grave, il raisonnait sans indulgence. Naturellement sensible, il considérait la douceur comme une faute et le pardon comme une lâcheté. " Oublions l’original pour ne considérer que le portrait sensiblement retouché. Quand Jules Renard nous dit encore de François Renard, son père, qu’il " croyait en Dieu ", à travers Tillier nous rejoignons J- J, Rousseau et ses portraits à la Plutarque. Mais rendons à Renard cette justice qu'il ne nous a point fait prendre l'Helvétie pour une lanterne. Qu’il les tienne de son père ou de Tillier, ou qu’il ne les doive qu’à lui-