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APPENDICE


la distribution en librairie, les chroniques et les comptes rendus se multiplient,

La Revue des Livres nouveaux, sous la plume des Gaston d’Hailly, stimule immédiatement la curiosité en l’attirant sur la nouvelle œuvre de Jules Renard :

M. Jules Renard a intitulé son nouveau volume, " Sourires Pincés " nous avouons en ignorer absolument le motif, mais mus pouvons dire que les pages de ce livre sont formées d’une suite de croquis des plus réussis, et qui nous ont largement compensé de l'énigme posée par le titre. L'auteur a voulu montrer sans doute que dans la vie il vaut encore mieux sourire avoir l'air de prendre les choses les plus désagréables en bonne part, faire bon accueil aux gens qu’on voudrait voir au diable, que faire montre d’un mauvais caractère ; c’est possible.

En somme, " Sourires Pincés " est l’œuvre d’un artiste, et, qui lira son volume n’aura pas à regretter d'en avoir fait l’acquisition ; il accueillera d'un franc sourire les portraits de Poil-de-Carotte, de Mme Lepic et celui de Gaillardon, qui sont absolument enlevés .

Ernest Raynaud dans Art et Critique (22 novembre) écrit :

" Dans la crue envahissante des livres de cette fin d’année, j'ai distingué et élu pour l'un des bons coins de ma bibliothèque, les Sourires Pincés, un volume de nouvelles que Jules Renard vient de publier chez l'éditeur Lemerre.

L’auteur n’est pas un inconnu. On avait déjà de lui les Roses, une plaquette de vers d’une élégance un peu compassée, et Crime de Village, une plaquette de prose où déjà se décelait du style et de l'humour.

Renard ne s’est pas attardé aux vers. Il en avait pourtant d’agréables, mais il manquait pour être vraiment poète, de naïveté ou — si vous aime mieux — d’ingénuité. Son esprit d’observation, son sens critique en même temps que — pourquoi ne pas le dire ? — son goût des succès prompts le devinaient surtout à la prose. Il y excelle.

Sa caractéristique c’est à proprement parler une sorte de malice un peu grosse, de bonhomie caustique. Ses observations, il les présente sous la forme d’un badinage et c’est constamment qu’à travers la trame légère de ses fabulations, se joue une persiflante ironie.

Et voici que le 24 novembre, dans la Nation, Léon Riotor à son tour dit :

" Je suis tombé sur les pages si littéraires, si amoureusement polies, de M. Jules Renard.

Sous ce titre caractéristique de Sourires Pincés, il a réuni une douzaine de nouvelles d’un cachet particulier. C’est une ironie spéciale, comme on en rencontre peu, que la sienne. L'éditeur Lemerre a eu