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XXI
PRÉFACE.

Il demande à son père de feuilleter la collection de la Nièvre républicaine et de " trier les numéros qui contiennent des lettres écrites en patois, morvandiau ou autre ; ils me seraient d’une grande utilité... Je pense avoir terminé mon roman d’ici à deux mon au plus tard. "

C'est une des très rares fou où il parle à son père, de sa vie littéraire, du moins touchant ce qu’il écrit. Quant aux relations qu’il se crée et qu’il cultive en tant que débutant ès lettres, il n’en parle jamais. Qu’y comprendrait-on à Chitry ? Passe encore de dire qu’il a vu des journalistes comme Ordonneau et Maret y de parler du Gaulois, du Radical et du Temps : entre les années 80 et 90, le joumaliste est encore une espèce de demi-dieu pour les petites gens de province. Mais Renard ne mande point à son père qu’il va au dîner des Bas-bleus fondé par Jeanne Thilda (Mme Stevens), où il rencontre Mistral Arsène Houssaye et Mendès, qu’il va chez Jeanne Thilda elle-même " dans son coquet appartement de la rue Planche " chez le peintre de Gastines " dans son élégant hôtel de la rue de Vintimille ", chez Mme Mary Summer, à une fête en plein air où " une toute gracieuse pensionnaire de la Comédie Française, Mme Daniele Davyle, récite d’une façon exquise un poème inédit, les Roses, de M. Jules Renard. " Mme Davyle n’eût sans doute pas récité ces autres vers qu’il dit lui-même aux Zutiftes et aux Hydropathes, et qu’on trouve inconvenants. Il parle encore bien moins de son éducation sentimentale ; mais tout cela se traduit par des appels à la bourse paternelle, qui refuse rarement de s’ouvrir.

Mais voici le protectorat qui réapparaît : "M. Lion m’a parlé de m’envoyer en Tunisie. C’est encore très vague. " Il ne devait point traverser la Méditerranée, car il écrit le 18 février 1888 ; " Je t’avais parlé, un peu en l’air, d’un mariage possible. J’ai fait ma de-