allumait une lanterne et reconduisait José sur le seuil de la porte.
IV
Dans la nuit glaciale, le vent les cinglait. La jupe de Marguite flottait et battait Pair dans un mouvement vif et rapide, avec un bruit roulant pareil au clapotis d’une barque .
La lueur de la lanterne, une petite lueur étique, se mettait en furie. Ils se parlaient bas, par phrases espacées, longues comme des minutes, s’arrêtant court à un cri, à un battement d’ailes des dindes en sommeil, étagées en rond sur les roues, ou perchées sur des échelons comme des boules d’ombre. Toute la quantité de sentiment dont était capable leur âme fermée aux influences mystérieuses des entours entrait en eux, les pénétrait, les troublait. Ils avaient comme des jets de paroles par où s’échappait leur amour, des exclamations grosses de lourdes tendresses où sonnaient comme des pièces fausses un mot de cupidité, une idée d’intérêt, un rien d’avarice.
José, autant pour se vanter que pour séduire, citait de ses parents qui n’en avaient pas pour longtemps, un oncle pas marié qui ne vivait qu’en apparence.
Marguite écoutait, point effarouchée, trouvant cela bien simple, calculait, supputait. Et les espoirs que José lui faisait partager ne lui mettaient pas moins de joie au cœur qu’une parole chaude, un geste ardent, une caresse quêteuse.
Elle oubliait aussi peu que possible de retenir,