Page:Renard Oeuvres completes 1 Bernouard.djvu/170

Cette page n’a pas encore été corrigée
80
UN DE MOINS.


d’esprit pauvre, si mousses, décochés à divers, au monologuiste par exemple :

 
Et la tête grasse et frisée
Nous sembla (quel est ton coiffeur ?)
Tout en boucles comme un chou-fleur
Un peu humide de rosée.


Mieux valent encore, quel que soit leur prix, ses apitoiements de fiévreux condamné sans appel sur les feuilles jaunes " presque oiseaux " (car il a chanté les feuilles comme l’autre !) :


Les amants ont marché tro plongtemps. La femme est
Lasse de s’être promenée,
La chute d’une feuille a précédé la leur
Et dans l’étreinte longue, où saignait une fleur,
Une feuille s’est chiffonnée.


N’a-t-il pas voulu, lui aussi, dire son petit mot sur la mer ?


Les flots paraissent un amas de coussins d’eau,
Tant leur écume est blanche et tant la marche e£t lente ;
A chaque vague flotte une étoile filante.
Il fait plus doux que dans un lit, sur le bateau.
La mer fidèlement pure double la nuit :
Le vent comme un lutteur fatigué se dérobe
Et la voile du mât tombe comme une robe.
La vie en nous, hors nous, clapote à petit bruit.


Est-ce assez languissant, candide et " petit mari " ? Le carnet en tombe des mains. L’air de la chambre