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JULES RENARD
Au fond, chacun de nous sait bien qu’on est mortel.
Il mourrait tôt ou tard, on l’avait parie.
Cependant, tous, avec un air approprié,
S’accordent à trouver le moment solennel.
Le mort a ramené sur lui les plis de terre
Comme un drap et s’endort. Bonne nuit. Quelqu’un pleure.
Car L’instant est venu de pleurer ; et c’est l’heure
Où les enfants de chœur s’efforcent de se taire.
Puis il ne reste plus que la bêche et la croix.
Il est bon qu’une croix fasse un jour reconnaître
Cette fosse. Un d’entre eux y reviendra peut-être,
Et, comme on accourt là pour se coucher par bandes,
De peur d’être jamais surpris par les commandes,
Le fossoyeur prudent n’emporte pas sa bêche.