Page:Renard Docquois - La demande.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contré vos deux demoiselles sur le chemin de la messe.

MADAME RÉPIN.

Elles vous ont vu ?

GAILLARDON.

Oui donc ! qu’elles m’ont vu. Je les ai arrêtées et je leur ai dit : « Mesdemoiselles, ça vous va ? » Et elles m’ont répondu, bien honnêtement : « Très bien, pas mal, merci, monsieur Gaillardon, et vous ? »… C’est même ce qui m’a donné l’idée de pousser jusqu’ici, parce que je me suis mis à repenser à la petite taure ; vous savez, m’sieu Répin ?

RÉPIN.

Ah ! oui, la borgne…

GAILLARDON.

Juste ! Eh bien, vous vous rappelez le prix que je vous en ai offert, il y a quelque temps ?

RÉPIN.

Et vous vous rappelez ce que je vous ai répondu ?

GAILLARDON.

Oh ! à ce prix-là, bien sûr, elle est trop chère.

RÉPIN.

Je l’aurais nourrie depuis le printemps, et j’aurais couru des risques pour ne rien gagner dessus ?

MADAME RÉPIN.

Ça serait vraiment trop triste.

GAILLARDON.

Pourtant, je vous assure…

RÉPIN, se levant.

Non, tenez, venez revoir la bête.