Page:Renard - Sourires pincés, 1890.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sais pas d’où ils viennent, je dis qu’ils sont arabes ! » —

8

Si l’on voulait assembler une riche collection de sourires, cueillerait-on le plus jaune sur les lèvres du confrère qui fait un compliment ou sur celles du confrère qui le reçoit ?

9

— « Ton livre est très bien. » —

— « Là, franchement, qu’en penses-tu ? » —

— « Eh bien, mon cher, entre nous, je trouve que l’observation y est, comment dirais-je ? nulle. » —

— « Voyons, tu me dis cela à moi, qui ai fait une noce de tous les dieux. Quand on a vécu comme moi, mon petit, on a retenu quelque chose, diable ! Laisse-moi au moins le mérite de ma triste expérience. » —

— « Alors, c’est sans doute le style qui m’aura paru lâché, et tes phrases sonnent parfois comme des portions de chaudrons qui s’entrechoquent ! » —

— « Ah ! non, par exemple ! il n’y a peut-être