Page:Renard - Sourires pincés, 1890.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Venez de bonne heure, nous jouerons à la « gadine. » —

Dans la cour, un cabriolet attendait. Le domestique, la blouse gonflée, avait peine à contenir, à coups de guides, la lourde jument aux jambes poilues. M. Gaillardon mettait un pied sur le marchepied, frappant de l’autre talon de violents coups sur le sol pour se hisser jusqu’au siège. Mais la jument remuante lui donnait bien du mal. Il sautillait, tournant encore la tête du côté de sa nouvelle famille.

— « Au revoir, bien le bonsoir ! » —

Henriette était en arrière avec sa mère. M. Repin se trouvait tout près, donnant le bras à Marie, et disait :

— « Ah ! Marie, à ton tour maintenant. Voilà Henriette bien lotie, il faudra qu’on pense à toi. » —

— « Comment ça ? » — dit M. Gaillardon, qui dansait encore sur un pied.

— « Dame, vous vous en moquez, maintenant que vous avez ce qu’il vous faut. » —

— « Mais pardon, mais pardon, dit M. Gaillardon, faites excuse, je ne comprends pas. » —

— « Mais montez donc ; ce n’est pas votre affaire.