Page:Renard - Sourires pincés, 1890.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— « Il m’a rien dit. » —

Mme  Repin et sa fille cadette se regardèrent :

— « Eh bien, tu crois ! eh bien, tu crois ! » —

Décidément, cet homme têtu leur ferait passer de mauvaises nuits. M. Repin dut s’en mêler directement. Il entra en scène, avec énergie, c’était le plus sûr moyen, en offrant à M. Gaillardon un verre de vieille fine, c’était le meilleur moment.

— « Voyons, dit-il, nous fixons le jour ? » —

— « Enfin, dit M. Gaillardon, vous y voilà. Je n’osais pas vous le dire, mais, sans reproche, je commençais à trouver le temps long. Toutefois, on est bien éduqué, ou on ne l’est pas. » —

— « Très bien, dit M. Repin ; alors, prenons le vingt-sept octobre, ça vous va-t-il ? » —

— « Si ça me va ! » —

Et le beau-père et le gendre approchèrent leurs verres de fine, en ayant soin de ne pas les entrechoquer, de peur d’en renverser des gouttes. M. Repin se tourna vers sa femme, et, le torse droit, la main gauche en grappin sur la cuisse :

— « Bourgeoise, qu’est-ce que tu avais donc l’air de dire ? Voilà comme on arrange les choses : les simagrées ne servent à rien. » —