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VIII

LE CAUCHEMAR


Poil-de-Carotte n’aimait pas les amis de la maison. Ils le dérangeaient, lui prenaient son lit et l’obligeaient de coucher avec sa mère. Or, si le jour il avait tous les défauts, la nuit il avait principalement celui de ronfler. Il ronflait exprès, sans aucun doute.

La grande chambre, glaciale même en août, contient deux lits. L’un est celui de M. Lepic, et c’est dans l’autre que Poil-de-Carotte va reposer, à côté de sa mère, au fond.

Avant de s’endormir, il toussote sous le drap, pour déblayer sa gorge. Mais peut-être ronfle-t-il du nez ? Il fait souffler en douceur ses narines afin de s’assurer qu’elles ne sont pas bouchées. Il s’apprend à ne pas respirer trop fort. Mais dès qu’il dort, il ronfle. C’est comme une passion. Aussitôt Mme Lepic lui entre deux ongles (deux suf-