C’est-il Dieu possible que j’aie de la chance une fois en ma vie ! » —
Il ricanait et poussait de son sabot la vieille. Toute la masse se gonflait et se creusait comme un matelas qu’on retourne.
— « Oh ! disait le vieux imitant la déception, tu vois bien qu’elle remue encore, bêta ! » —
— « Il n’y a pas d’offense, répondait Raponot, grave, mais ma croyance à moi serait qu’elle pourrait bien être morte. » —
La vieille, au coup de sabot, s’était écrasée tout à fait, et sa tête dévastée portait maintenant à terre sur ses mèches grises, parmi les épluchures.
Le vieux se frottait les yeux pour les dégager de leur brouillard. Il goguenardait encore et disait :
— « Je la connais, la finaude ! la matoise ! » —
Mais déjà il se sentait mal à l’aise, les paroles libertines comme glacées sur la langue, et, l’assurance perdue, il regardait Raponot ; puis, les prunelles roulantes, il regardait la vieille, et, n’osant plus y toucher du pied, attendait, flattant sa barbe, perplexe, le nez blanc.