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III

Poil de Carotte ne s’est endormi qu’au petit jour, et il fait la grasse matinée, quand madame Lepic pousse la porte et grimace, comme si elle reniflait de travers.

— Quelle drôle d’odeur ! dit-elle.

— Bonjour, maman, dit Poil de Carotte.

Madame Lepic arrache les draps, flaire les coins de la chambre et n’est pas longue à trouver.

— J’étais malade et il n’y avait pas de pot, se dépêche de dire Poil de Carotte, qui juge que c’est là son meilleur moyen de défense.

— Menteur ! menteur ! dit madame Lepic.

Elle se sauve, rentre avec un pot qu’elle cache et qu’elle glisse prestement sous le lit,