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le programme

J’aide à dévider les écheveaux de fil.

Je mouds le café.

Quand M. Lepic quitte ses souliers sales, c’est moi qui les porte dans le corridor, mais sœur Ernestine ne cède à personne le droit de rapporter les pantoufles qu’elle a brodées elle-même.

Je me charge des commissions importantes, des longues trottes, d’aller chez le pharmacien ou le médecin.

De votre côté, vous courez le village aux menues provisions.

Mais vous devrez, deux ou trois heures par jour et par tous les temps, laver à la rivière. Ce sera le plus dur de votre travail, ma pauvre fille ; je n’y peux rien. Cependant je tâcherai quelquefois, si je suis libre, de vous donner un coup de main, quand vous étendrez le linge sur la haie.

J’y pense : un conseil. N’étendez jamais votre linge sur les arbres fruitiers. M. Lepic, sans vous adresser d’observation, d’une chiquenaude le jetterait par terre, et madame Lepic, pour une tache, vous renverrait le laver.